Donc, je vous l’annonce sous prudente réserve : Samsung a racheté Commodore Corp. Bon, je vous l’accorde, ça n’est pas le scoop du siècle et on commençait même sérieusement à s’en douter, mais, la presse Amiga partant en vacances, vous risquiez donc de rester encore sur des charbons ardents pendant deux longs mois... De toutes façons, rassurez- vous : étant donné que nous avons renoué avec un rythme de parution normal, (c’est-à-dire que nous publions désormais 12 numéros par an au lieu de 11 anciennement, celui de Juillet Août étant, en fait, un numéro double), nous nous rat- trapperons le mois prochain, en publiant, pour tous ceux que l’avenir de l'Amiga intéresse, dans notre n°68 daté d’Août (parution 15 20 Juillet), un dossier, le plus complet possible sur cette bien intéressante affaire, ainsi qu’un reportage sur la société Samsung et, éventuellement, une interview de ses dirigeants, histoire de connaître leur propre vision du futur de notre machine... ? En attendant, voici le résultat d’une enquête minutieuse, menée par un de nos collaborateurs dans les milieux financiers... et il s’y connaît, le bougre ! Je la livre, telle que, à votre méditation : Si tout le monde est d’accord pour dire que les dirigeants de Commodore n’ont jamais brillé par leur compétence en matière de marketing, entraînant l’entreprise dans la spirale que l’on sait, ce que l’on connaît moins (et les conséquences sont un désastre pour les actionnaires, les développeurs, les revendeurs et enfin les utilisateurs), c’est leur génie machiavélique en matière financière. Une entreprise ne fabrique pas des produits, elle fait du profit. Si elle n’en fait plus, le produit qu’elle fabrique, accessoirement, n’a plus lieu d’exister. Voilà : le principe est simple comme bonjour. Le staff de Commodore a vu venir le coup de loin, pas les actionnaires. Depuis 1990, les bénéfices de Commodore ne cessaient de baisser. Bien qu’ayant réduit de manière drastique les charges d’exploitation au niveau international en 1993, l’exercice s’est traduit par une immense braderie des produits maison, puisque pas moins de 843 millions de dollars de produits (prix d’achat ou coût de fabrication) n’ont permis de réaliser que seulement 591 millions de dollars de ventes. Difficile, dans ces circonstances de dégager des bénéfices.